Mon magazine a bouclé vers 19h. Je me suis posé dans un Quick, avec Wifi, pour rédiger et envoyer mon papier qui entrait dans un dossier plus dense, bâti par toute la rédaction à Paris. Je suis resté jusqu’à minuit, comme deux journalistes, pour assister au tout dernier prêche de la journée. Rien de particulier, si ce n’est une salle bondée.
J’accompagnais un papi sortant de la mosquée. Il me raconta son arrivée en France dans les années 80, sa gratitude pour les édiles locaux d’avoir bâti une ville agréable. Dehors, au carrefour, nous observions douze jeunes hommes en barbe et djellabas glousser devant leurs smartphones. J’ai eu envie de comprendre cette euphorie au terme d’une journée si sombre. “N’allez pas les voir. Ils vont prendre ça comme une provocation et cela va vous attirer des ennuis. Ces jeunes je les connais. Quand ils étaient gamins, j’empêchais les miens d’aller jouer avec eux. Tant qu’ils n’ont pas quarante ans, ils n’ont pas la sagesse”. Une grosse dame blonde en minijupe sortit de sa vieille Peugeot et les informa qu’elle ne travaillerait pas ce soir…
Mon papier.